Les gouvernements cantonaux face aux votations fédérales

« Toute votation fédérale qui comporte pour le Canton un enjeu de fédéralisme et de souveraineté provoque une diminution des compétences du Conseil d’État. Toute nouvelle centralisation amoindrira ainsi le Canton. Elle le fera un peu moins exister politiquement. Nous n’avons d’ailleurs jamais compris comment un organe politique cantonal pouvait soutenir ou cautionner une réduction de ses pouvoirs. Lorsqu’un conseiller d’État cautionne une centralisation, qui plus est dans son domaine de compétence, il entache sa propre légitimité. En se déchargeant sur Berne, il affirme que la Confédération serait plus légitime que lui.

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Lorsqu’une votation fédérale met la souveraineté cantonale en jeu, le Conseil d’État doit se positionner officiellement et dénoncer cette nouvelle centralisation. Il le fait parfois au stade de la consultation déjà. Rien ne l’empêcherait de se répéter avant le vote. Il s’engagera dans la campagne et fera entendre l’argument fédéraliste. Simultanément, la présidence, garante de l’unité du collège, fera si nécessaire en sorte qu’aucune voix discordante ne s’exprime. Il ne nous semble pas que cette proposition impose un changement législatif, encore moins qu’elle soit révolutionnaire. »
Félicien Monnier, L’unité du Conseil d’État à l’épreuve des votations?, 24 heures du 24.09.2024

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https://www.24heures.ch/lunite-du-conseil-detat-un-defi-lors-de-votations-838363959543